Les portes vitrées d'une grande librairie parisienne s'ouvrirent sur les pas d'un client visiblement pressé. Chapeau sur la tête, écharpe nouée autour du cou, il se dirigeait vers le rayon des livres scolaires. Peerchée sur une échelle, une vendeuse énonçait à voix haute les titres et quantités des ouvrages rangés dans les rayonnages, pendant que Mathias en reportait les références sur un cahier. Sans autre préambule, le client leur demanda d'un ton peu avenant où se trouvaient les oeuvres complètes de Victor Hugo dans la Pléiade.
- Quel volume? Interrogea Mathias en levant un oeil de son cahier.
- Le premier, répondit l'homme, d'un ton encore plus sec.
La jeune vendeuse se contorsionna et attrapa le livre du but des doigts. Elle se pencha pour le donner à Mathias. L'homme au chapeau s'en saisit prestement et se dirigea vers la caisse. La vendeuse échangea un regard avec Mathias. Les mâchoires serrés, il posa son cahier sur le comptoir et courut derrière le client.
- Bonjour, s'il vous plaît, merci, au revoir! Hurla-t-il en lui barrant l'accès à la caisse.
Stupéfait, le client essaya de le contourner; Mathias lui arracha le livre des mains avant de retourner à son travail, en répétant à tue-tête «Bonjour, s'il vous plaît, merci, au revoir!». Quelques clients assistaient à la scène, effarés. L'homme au chapeau quitta le magasin, furieux, la caissière haussa les épaules, la jeune vendeuse, toujours sur son échelle, eut bien du mal à garder son serieux et le propietaire de la librairie pria Mathias de passer le voir avant la fin de la journée.
Marc Levy, Mes amis Mes amours. Éditions Robert Laffont, S.A. Susanna Lea Associates, Paris 2006. p. 14-5
- Quel volume? Interrogea Mathias en levant un oeil de son cahier.
- Le premier, répondit l'homme, d'un ton encore plus sec.
La jeune vendeuse se contorsionna et attrapa le livre du but des doigts. Elle se pencha pour le donner à Mathias. L'homme au chapeau s'en saisit prestement et se dirigea vers la caisse. La vendeuse échangea un regard avec Mathias. Les mâchoires serrés, il posa son cahier sur le comptoir et courut derrière le client.
- Bonjour, s'il vous plaît, merci, au revoir! Hurla-t-il en lui barrant l'accès à la caisse.
Stupéfait, le client essaya de le contourner; Mathias lui arracha le livre des mains avant de retourner à son travail, en répétant à tue-tête «Bonjour, s'il vous plaît, merci, au revoir!». Quelques clients assistaient à la scène, effarés. L'homme au chapeau quitta le magasin, furieux, la caissière haussa les épaules, la jeune vendeuse, toujours sur son échelle, eut bien du mal à garder son serieux et le propietaire de la librairie pria Mathias de passer le voir avant la fin de la journée.
Marc Levy, Mes amis Mes amours. Éditions Robert Laffont, S.A. Susanna Lea Associates, Paris 2006. p. 14-5